Et il est vrai que nous sommes SI maladroits que ne remarquons que le mérite de celui qui travaille à nos côtés s'il est reconnu en public, lors d'un congrès, ou au moment de la présentation d'un nouveau livre...
-"Tiens!" dit-on souvent. "..Mais cette personne n'est pas le prof de français du lycée Francisco de Orellana?"
-"Non!, mais pas du tout, tu te trompes. Les profs de français , ça n'existe presque plus d'ailleurs. Et ils ne font que ça...enseigner le français. Il s'agit probablement de cette femme magnifique qui vient de Madrid ou de Séville ou de....."
Arrêtez!!....Ça suffit...
Pourquoi est-il si difficile d'accepter que notre collègue du lycée ou de l'hôpital, ou des ouvriers qui nettoyent la rue......crée de la littérature, des poèmes, de la musique, des mots qui sont vivants ....qui se transforment à chaque instant, selon on lit. On fait une pause, on continue.... Cela veut dire ceci, cela veut dire cela...Qui sait ce que notre chère Emilia a bien voulu dire.
Hier soir elle était là, heureuse, éclatante, elle riait, eh oui, je lui ai dit qu'elle était belle quand elle souriait et qu'elle devait le faire plus souvent. Sourire dans la rue, à la cafèt du perroquet silencieux, dans les sombres couloirs- pour les faire briller un peu- dans notre salle. Surtout pour partager sa sagesse , son énergie, son savoir faire.
Félicitatation Emilia, je me sens fière de t'avoir pour collègue. Merci de rester "coude contre coude" dans cette ruée vers le savoir, vers l'intégration de notre langue chez les autres, où nous ne resterons jamais plus "intrus" mais entremêlées, car nous aurons peut-être bien un jour, réussi à voir germiner ce que nous avons semé dans le coeur de nos enfants.....